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UN FILM, UN UNIVERS : Gravity

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Science-Fiction

Film réalisé en 2013 par

Alfonso Cuarón

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Visuel_Gravity

© Warner Bros

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SI VOUS AIMEZ la science-fiction, les navettes spatiales et les mystères insondables de l’univers, si vous aimez les cinéastes audacieux et les films malins qui offrent plusieurs niveaux de lecture, si vous aimez les images fortes sous-tendues par un symbolisme universel, alors vous aimerez sans doute Gravity, le film d’Alfonso Cuarón.

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© Warner Bros Entertainment

Photo : Sandra Bullock © Warner Bros Entertainment

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SYNOPSIS

Pour sa première expédition à bord d’une navette spatiale, le docteur Ryan Stone, brillante experte en ingénierie médicale, accompagne l’astronaute chevronné Matt Kowalsky. Mais alors qu’il s’agit apparemment d’une banale sortie dans l’espace, une catastrophe se produit. Lorsque la navette est pulvérisée, Stone et Kowalsky se retrouvent totalement seuls, livrés à eux-mêmes dans l’univers. Le silence assourdissant autour d’eux leur indique qu’ils ont perdu tout contact avec la Terre – et la moindre chance d’être sauvés. Peu à peu, ils cèdent à la panique, d’autant plus qu’à chaque respiration, ils consomment un peu plus les quelques réserves d’oxygène qu’il leur reste.

Mais c’est peut-être en s’enfonçant plus loin encore dans l’immensité terrifiante de l’espace qu’ils trouveront le moyen de rentrer sur Terre…

Source : Warner Bros

L’AVIS DE LECTURES AU COEUR      ♥️♥️♥️♥️

Composé essentiellement à partir d’images de synthèse, Gravity, le long métrage d’Alfonso Cuarón se démarque des autres films de science-fiction tant par la qualité et la force de son exploration visuelle de l’espace que par la richesse de ses niveaux de lecture.

Récit épique d’une mission spatiale qui tourne à la catastrophe, Gravity fournit au cinéaste mexicain une occasion privilégiée de présenter à l’écran une vision sensible de l’espace qu’il organise avant tout autour du silence et du vide. Accompagnée d’une bande-son, où, dès qu’un objet est heurté, les vibrations et les basses fréquences rendent audible le choc le plus ténu, l’image en 3D, en plongeant le spectateur au milieu de l’immensité, provoque le vertige et déclenche chez les âmes sensibles un fort sentiment de claustrophobie. C’est qu’Alfonso Cuarón multiplie les plans élastiques. Parce qu’il virevolte d’un plan panoramique à un gros plan du visage des héros, qu’il se glisse dans leur casque avant d’élargir l’image à un plan neutre, le réalisateur réussit le tour de force de faire partager à son public les sensations des astronautes. Lieu de découverte scientifique, l’espace, investi par l’équipe de chercheurs, apparaît alors comme un territoire irréductible, dont il faut décrypter les lois naturelles. Symbole de la conquête spatiale, la pluie de débris de satellites hors d’usage n’a pas d’autre vocation que de déclencher le drame et de rappeler combien l’action de l’homme sur son environnement n’est jamais tout à fait dépourvue de conséquences.

Mais le véritable centre de gravité du film d’Alfonso Cuarón est à chercher du côté de son personnage principal. Présenté métaphoriquement comme un lieu de gestation, l’espace prépare en effet la renaissance spectaculaire de l’héroïne. Brisée par le chagrin d’avoir perdu un enfant, le docteur Stone hésite entre la vie et la mort. Fantôme inconsistant de sa propre existence, elle n’est montée à bord de la navette spatiale que dans l’espoir d’échapper à sa douleur en se frottant au silence apaisant de l’univers. Le magnifique plan-séquence, où débarrassée de sa combinaison, elle flotte en apesanteur dans la position du foetus, suggère que l’aventure intérieure de la scientifique prend corps et qu’une femme nouvelle sortira victorieuse des épreuves de la vie. Toutes les cordes, tous les filins auxquels elle se trouve tour à tour rattachée sont comme autant de cordons ombilicaux qui la nourrissent et la préparent à l’expulsion finale. Métaphore d’un accouchement réussi, le retour sur Terre donne à l’héroïne une seconde chance de vivre pleinement. Elle qui, enfant, s’était vu nier symboliquement le droit d’exister par un père qui lui avait donné un prénom de garçon, trouve in extremis un mentor à l’affection duquel elle puise la force ultime de survivre. Quand au plan final, Ryan, allongée sur le sable, se dresse sur ses pieds, l’émotion cinématographique est à son comble : une femme brisée s’est soudain remise à vivre.

Formidable voyage aux confins de l’univers, Gravity est une belle leçon de foi en l’homme et dans ses capacités à surmonter l’adversité. A voir absolument.

O. d’Harnois

 

Nota bene : toutes les photographies sont soumises au droit d’auteur – Photo à la une de l’article : Sandra Bullock © Warner Bros Entertainment

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